L’élection présidentielle d’octobre 2025 n’aura pas été celle de la surprise. Le président Alassane Ouattara a consolidé son assise, porté par la stabilité économique et un appareil politique solidement organisé. Mais derrière cette victoire sans heurts apparents, un autre récit se dessine : celui d’une classe politique vieillissante, confrontée à la nécessité de préparer la relève.
Le temps des remerciements et des signaux
Les messages de félicitations venus de figures comme Jean-Louis Billon, Simone Gbagbo et Henriette Lagou n’ont pas seulement marqué un geste républicain. Ils traduisent aussi une forme de reconnaissance du rapport de force politique du moment — mais surtout, un appel au dialogue. Dans un pays longtemps secoué par des divisions, voir des adversaires politiques saluer la victoire du chef de l’État relève presque du symbole. C’est un signe d’une maturité politique nouvelle, encore fragile, mais à encourager.
Une opposition à reconstruire
L’autre enseignement de ce scrutin réside dans l’état de l’opposition. Fragmentée, parfois prisonnière de ses égos, elle peine à incarner une alternative claire. Pourtant, les figures de Simone Gbagbo, Billon, KKB ou encore Lagou ont montré qu’un discours d’apaisement pouvait coexister avec une ambition politique assumée. La vraie bataille se joue désormais ailleurs : dans la capacité à proposer une vision moderne, connectée aux réalités d’une jeunesse qui n’attend plus les promesses mais les preuves.
Vers une transition générationnelle ?
Le défi majeur des années à venir sera celui du passage de témoin. La Côte d’Ivoire ne manque pas de talents ni d’énergie politique, mais elle reste souvent enfermée dans les logiques d’appareil et les fidélités anciennes. La présidentielle de 2025 pourrait bien marquer le début d’un cycle : celui où la légitimité viendra moins de la longévité que de la capacité à comprendre un pays en mutation.
L’après-élection comme épreuve de vérité
Au fond, la vraie question n’est plus de savoir qui a gagné, mais ce que chacun fera de cette victoire.
Le pouvoir a désormais la responsabilité de transformer le climat d’apaisement en dynamique nationale. L’opposition, elle, a le devoir d’inventer un récit qui rassemble plutôt qu’il ne ressasse le passé.
C’est à ce prix que la démocratie ivoirienne, encore jeune malgré ses décennies d’expérience, pourra franchir un nouveau cap.
MPI/AKC
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