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RDC : Kinshasa lance une campagne à l’ONU pour faire reconnaître un “génocide” dans l’est du pays

GENÈVE (Suisse) – La République démocratique du Congo (RDC) a lancé mardi une campagne internationale visant à obtenir de l’ONU la reconnaissance d’un “génocide” contre les Congolais dans l’est du pays, théâtre de violences récurrentes depuis trois décennies.

Admin MapResse
09/09/2025 17:02
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RDC : Kinshasa lance une campagne à l’ONU pour faire reconnaître un “génocide” dans l’est du pays

Nous sommes en campagne pour que le monde brise son silence”, a déclaré à Genève le ministre congolais des Droits de l’homme, Samuel Mbemba. “Nous irons aussi à New York pour que les dirigeants se rendent compte que ce qui se passe en RDC mérite d’être nommé”, a-t-il ajouté, déplorant que l’ONU n’emploie pas le terme de “génocide” malgré la multiplication des massacres.

Trois décennies de violences

Région riche en minerais et frontalière du Rwanda, l’est de la RDC est déchiré par les affrontements depuis les années 1990. Les violences se sont encore intensifiées début 2025, lorsque le mouvement rebelle du M23, accusé par Kinshasa d’être soutenu par Kigali, s’est emparé de Goma en janvier puis de Bukavu en février.

Une enquête récente de l’ONU a évoqué des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis “par toutes les parties”, qu’il s’agisse du M23, de l’armée congolaise ou de groupes armés locaux. Devant le Conseil des droits de l’homme, le Haut-Commissaire Volker Türk a dénoncé ces violations graves. “Il aurait pu aller jusqu’à qualifier les faits de génocide”, a réagi M. Mbemba, accusant le Rwanda et ses alliés de crimes “massifs et systématiques”.

Des accusations documentées

Le ministre congolais a cité le massacre de près de 300 civils en juillet dans le territoire de Rutshuru. Human Rights Watch a, de son côté, accusé le M23 d’avoir exécuté sommairement plus de 140 personnes, majoritairement issues de la communauté hutu.

Ces accusations renforcent la volonté de Kinshasa de porter la question sur la scène internationale. “Il s’agit de faits qui existent depuis trente ans”, a insisté M. Mbemba, estimant que “l’inaction internationale nourrit l’impunité”.

Entre diplomatie et justice

Malgré cette campagne, le gouvernement congolais assure vouloir maintenir le dialogue avec les rebelles. En juillet, un cessez-le-feu a été signé avec le M23 à Doha, ouvrant la voie à des discussions de paix. “Cette initiative internationale n’est pas incompatible avec les négociations en cours”, a précisé le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.

Kinshasa espère que la reconnaissance par l’ONU d’un “génocide” renforcerait la pression diplomatique sur Kigali et permettrait d’accélérer la mise en place de mécanismes judiciaires internationaux.

Informations complémentaires

Source : Mapresse.info

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