Ces sanctions touchent principalement des officiers de la garde nationale, le corps d’origine du ministre de la Défense, le général Sadio Camara, figure centrale de la junte dirigée par le président Assimi Goïta. Parmi les militaires sanctionnés figurent le général de brigade de l’armée de terre Abass Dembélé, reconnu et respecté au sein des Forces armées maliennes (FAMa), et la générale de l’armée de l’air Néma Sagara. Les neuf autres officiers radiés comprennent six lieutenants-colonels et deux capitaines, ainsi qu’un sous-officier de grade sergent-chef.
Les arrestations de ces officiers avaient eu lieu début août, à la suite d’accusations de « tentative de déstabilisation » et de complot contre les institutions maliennes. Selon des sources sécuritaires, les militaires arrêtés appartiennent en grande partie à la garde nationale, corps historiquement lié au ministre Sadio Camara. Aucune explication officielle n’a été donnée publiquement sur ces mesures disciplinaires.
Parmi les cas les plus sensibles figure également l’arrestation d’un officier de renseignement français, détaché à l’ambassade de France à Bamako, le 15 août dernier. Les autorités maliennes l’accusent d’avoir participé à une conspiration menée par « un groupuscule d’éléments marginaux des forces armées et de sécurité maliennes ». Paris avait alors dénoncé ces accusations comme étant « sans fondement » et réclamé sa libération immédiate.
Le Mali, en proie à une crise sécuritaire majeure depuis 2012, est confronté aux violences de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique, ainsi qu’à des groupes criminels locaux. Cette situation s’accompagne d’une grave crise économique et d’une instabilité politique persistante.
Depuis son arrivée au pouvoir après deux coups d’État successifs en 2020 et 2021, la junte d’Assimi Goïta s’est détournée de ses partenaires occidentaux, notamment la France, pour renforcer sa coopération militaire et politique avec la Russie. Les mercenaires russes d’Africa Corps, alliés de l’armée malienne, sont régulièrement accusés de commettre des exactions contre les civils dans le cadre des opérations de lutte contre les djihadistes.
Ces nouvelles radiations témoignent des tensions internes au sein des forces armées maliennes et viennent s’ajouter aux défis sécuritaires et politiques qui fragilisent le pays.
MC/MPI
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