Le dossier a basculé mardi devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), où les suspects ont été entendus avant d’être écroués. Ils sont visés par des chefs d’accusation lourds, allant de la trahison à l’atteinte à la sûreté de l’État, en passant par des faits criminels commis lors des violences ayant accompagné la tentative de coup de force.
Les événements remontent au 7 décembre, lorsque des militaires dissidents ont brièvement revendiqué, sur les ondes de la télévision nationale, la destitution du président Patrice Talon. L’armée régulière a rapidement repris le contrôle de la situation, mettant un terme à l’initiative, avec le soutien de partenaires régionaux et internationaux.
Les affrontements liés à cet épisode ont causé plusieurs pertes humaines, tandis que certains acteurs clés du mouvement, dont un officier supérieur présenté comme le meneur, restent en fuite. Les recherches se poursuivent activement.
À Cotonou, la présentation des suspects devant la CRIET s’est déroulée sous haute surveillance, traduisant la sensibilité du dossier et la volonté des autorités de prévenir toute nouvelle tension sécuritaire.
Dans cette affaire aux ramifications politiques, le nom de Chabi Yayi, fils de l’ancien président Boni Yayi, a également émergé. Auditionné par la police judiciaire, il a été relâché mais demeure cité dans la procédure. Aucune précision officielle n’a été donnée sur les éléments retenus contre lui à ce stade. Il pourrait toutefois être rappelé par les enquêteurs.
Membre du parti d’opposition Les Démocrates, dirigé par son père, Chabi Yayi évolue dans un paysage politique déjà marqué par de vives critiques à l’encontre du pouvoir en place.
Si Patrice Talon conserve une image de réformateur sur le plan économique, ses opposants dénoncent un rétrécissement de l’espace démocratique dans un pays longtemps considéré comme une référence en matière de pluralisme politique en Afrique de l’Ouest.
Alors que le chef de l’État s’apprête à quitter le pouvoir à l’issue de ses deux mandats constitutionnels, cette tentative de coup d’État avortée et ses suites judiciaires viennent rappeler la fragilité des équilibres institutionnels et sécuritaires dans la sous-région.
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