Le jugement, prononcé à Kinshasa, retient contre l’ex-chef de l’État une longue liste de charges : viol, torture, déportation, homicide, trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, entre autres crimes regroupés sous la qualification de « crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité ».
L’ancien président, actuellement en exil, n’a pas été représenté par une défense lors de ce procès ouvert le 25 juillet dernier. La peine, qualifiée d’historique, reste toutefois largement symbolique, la peine capitale n’étant plus exécutée en RDC. La Haute Cour a écarté la possibilité de confiscation de ses biens, précisant qu’une telle disposition n’existe pas dans le droit congolais.
Les avocats des parties civiles représentant l’État congolais, plusieurs provinces de l’Est et des ONG de victimes avaient demandé une condamnation à perpétuité assortie d’une indemnisation estimée à 30 milliards de dollars, soit presque le double du budget annuel du pays.
Au centre du dossier figure l’accusation selon laquelle Joseph Kabila aurait entretenu des liens directs avec l’Alliance Fleuve Congo (AFC), structure politique alliée à la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda. Selon l’accusation, l’ex-président aurait, en tant qu’auteur ou complice, engagé sa responsabilité dans les exactions commises dans les Kivu.
Les déclarations publiques de Félix Tshisekedi, l’actuel président, affirmant que son prédécesseur soutenait l’AFC, ainsi que les séjours prolongés de Joseph Kabila à Goma et Bukavu en zones contrôlées par les rebelles, ont lourdement pesé dans la balance judiciaire.
Lors des audiences, la partie civile est allée jusqu’à le qualifier d’« espion » au service d’intérêts étrangers, une accusation que la Haute Cour a rejetée.
NN/MPI
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