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Sahel : Amnesty alerte sur le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CPI

M'ma Camara
24/09/2025 11:09
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Sahel : Amnesty alerte sur le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CPI

Dans un communiqué, l’organisation de défense des droits humains rappelle que la CPI constitue une « instance de dernier recours » pour les victimes d’atrocités lorsque les tribunaux nationaux ne peuvent ou ne veulent pas agir. Amnesty estime que la sortie de ces trois pays « compromettra sérieusement la responsabilisation et la protection des populations civiles dans une région déjà frappée par des conflits armés et des violences généralisées ».

Les autorités militaires des trois pays ont signé le 22 septembre un communiqué commun annonçant leur retrait, décision qui prendra effet un an après notification officielle auprès du secrétaire général des Nations Unies, conformément au Statut de Rome. Jusque-là, les États restent soumis aux obligations internationales de la CPI.

Depuis plus de dix ans, le Sahel est confronté à des insurrections menées par des groupes armés islamistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Civils et forces armées ont été accusés de crimes de guerre, y compris exécutions sommaires, détentions arbitraires et déplacements forcés. Les tribunaux nationaux ont montré des limites dans la poursuite de ces exactions, laissant l’impunité s’installer.

Amnesty souligne que la CPI avait déjà joué un rôle clé dans la région. Depuis l’ouverture de l’enquête malienne en 2012, plusieurs condamnations ont été prononcées, dont celles d’Ahmad al-Faqi al-Mahdi et d’Al-Hassan Ag Abdoul Aziz pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. En juin 2024, un mandat d’arrêt a été émis contre Iyad Ag Ghaly, chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, toujours en fuite.

L’organisation appelle l’Union africaine et les États membres de la CPI à « exhorter le Burkina Faso, le Mali et le Niger à reconsidérer leur retrait et à garantir l’accès à la justice pour les victimes ». Amnesty rappelle que la sortie de ces pays s’inscrit dans un contexte de restrictions croissantes des droits civiques et politiques, marqué par des régimes militaires consolidant leur pouvoir sans élections et réprimant l’opposition et la presse.


MC/MPI

Informations complémentaires

Source : HWR

Localisation : Burkina Faso (Mapresse.info)

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