Cette réélection, annoncée le 27 octobre par le Conseil constitutionnel, a été vivement contestée par l’opposition et suivie de manifestations dans plusieurs villes, dont Douala et Garoua. Selon les autorités locales, six personnes ont trouvé la mort lors de ces événements, et de nombreuses arrestations ont été effectuées pour contenir les troubles.
Issa Tchiroma Bakary, principal opposant et ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a dénoncé la tenue du scrutin comme une « mascarade électorale » orchestrée par un régime qu’il qualifie de « purement autoritaire ». Il rejette la légitimité du nouveau mandat de Biya et appelle la communauté internationale à observer la situation avec attention.
Au pouvoir depuis 1982, Paul Biya devient l’un des dirigeants les plus âgés et les plus longtemps en fonction dans le monde. Sa longévité au pouvoir a suscité des critiques récurrentes, certains observateurs soulignant que cette continuité pose des défis pour la transition politique et la consolidation démocratique au Cameroun.
Pour le gouvernement, ces élections ont été conduites conformément à la Constitution et aux procédures électorales en vigueur. La réélection de Biya est présentée comme une expression de la volonté populaire, malgré les contestations locales et internationales.
L’entrée en fonction de Paul Biya intervient dans un contexte de tensions sociales et sécuritaires persistantes, notamment dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où des groupes séparatistes affrontent régulièrement les forces de l’ordre. Les prochains mois seront déterminants pour la stabilité politique et sociale du pays, alors que la pression de l’opposition et de la société civile pourrait s’intensifier.
AC/MPA
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