Sur ce volume, environ 100 000 emplois sont directs et 580 000 indirects, répartis tout au long de la chaîne de valeur, de la production à la commercialisation. Une dynamique qui illustre le potentiel social du secteur, notamment en milieu rural, où la pisciculture gagne progressivement du terrain.
À la station piscicole de Koubi, dans la région du Bélier, Zeregbé Yacé, technicien en pisciculture, témoigne de cette réalité de terrain. « La pisciculture est un métier d’avenir qui nourrit son homme. Mais pour réussir et faire des profits, il faut être patient et passionné », confie-t-il, soulignant les exigences mais aussi les opportunités qu’offre cette activité.
Sur le plan productif, les performances nationales se sont améliorées. Les volumes de produits halieutiques sont passés de 55 864 tonnes en 2011 à 94 553 tonnes en 2024. Une progression notable, mais encore insuffisante face à une demande nationale estimée à près de 730 000 tonnes en 2023. La production locale ne couvre ainsi que moins de 15 % des besoins, faisant du poisson l’une des principales denrées importées du pays.
Pour réduire cet écart, les autorités ont engagé plusieurs réformes structurantes. Parmi elles, la structuration de la filière aquacole avec la création de l’Association nationale des aquaculteurs de Côte d’Ivoire (ANAQUACI), la modernisation des infrastructures de production et la diffusion de 25 millions d’alevins améliorés. Ces actions ont permis d’accroître sensiblement la production annuelle d’alevins et de renforcer les capacités locales.
Cette dynamique est portée par des programmes ambitieux, dont le Programme stratégique de transformation de l’aquaculture en Côte d’Ivoire (PSTACI). L’initiative vise une production annuelle de 150 000 tonnes de poissons à l’horizon 2030. « Le programme repose sur deux objectifs majeurs : améliorer la production aquacole et encourager l’investissement, aussi bien privé que public, avec un fort accompagnement de l’État », explique Modibo Samaké, coordonnateur du PSTACI.
À travers ces réformes et investissements ciblés, le gouvernement ivoirien ambitionne de réduire progressivement la dépendance aux importations, tout en consolidant la souveraineté alimentaire du pays en produits halieutiques. Une stratégie qui, au-delà des chiffres, place l’aquaculture et la pêche au cœur des enjeux économiques et sociaux des prochaines années.
MPI/akc
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