Dans un communiqué publié ce jeudi 16 octobre, Amnesty International a exhorté les autorités ivoiriennes à « cesser la répression des manifestations pacifiques » et à respecter la liberté de rassemblement, alors que plusieurs protestations ont été dispersées avec violence ces derniers jours.
Selon l’ONG, plus de 200 personnes ont été interpellées à travers le pays, notamment dans les bastions de l’opposition. Des heurts ont éclaté à Bonoua et Adzopé, faisant un mort et un enfant décédé par suffocation, selon des sources politiques locales. La police, elle, évoque l’action d’« individus non identifiés ».
Ces violences interviennent après l’appel à une marche pacifique du Front commun, coalition regroupant le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI-RDA de Tidjane Thiam. Les opposants entendaient dénoncer le rejet de leurs candidatures par le Conseil constitutionnel et contester l’éventualité d’un quatrième mandat du président Alassane Ouattara. Mais la manifestation, interdite par le ministère de l’Intérieur, a été violemment dispersée à coups de gaz lacrymogènes, selon plusieurs témoins sur place.
Le ministre de l'intérieur et de la sécurité, Général Vagondo Diomandé, a affirmé que « ceux qui ont été arrêtés dans le cadre d’une manifestation non autorisée répondront de leurs actes devant la loi ».
Une position que Marceau Sivieude, directeur régional d’Amnesty pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, juge inacceptable : « Toute personne détenue pour avoir exercé pacifiquement ses droits doit être libérée immédiatement », a-t-il déclaré.
L’organisation de défense des droits humains appelle également les autorités à rendre publique la liste des personnes arrêtées, à préciser les motifs de leur détention, et à garantir leur accès à un avocat et à leur famille.
Pendant ce temps, l’opposition prépare une nouvelle mobilisation nationale dans les prochains jours. Une prise de parole de Laurent Gbagbo est annoncée comme imminente, dans un climat de plus en plus tendu.
Dans les rues d’Abidjan comme à l’intérieur du pays, l’inquiétude monte. À mesure que le 25 octobre approche, la Côte d’Ivoire se retrouve plus que jamais à la croisée des tensions politiques et des aspirations démocratiques.
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