Cette instabilité, expliquent les experts du Système d’Information sur les Marchés Agricoles (SIMA), s’explique à la fois par la saisonnalité des récoltes, les contraintes logistiques et les aléas climatiques. Résultat : une disparité frappante selon les régions.
Le chou pommé, denrée sous tension
À Niamey, le chou pommé se vend désormais en moyenne à 382 FCFA/kg, en hausse de 3 %. « L’offre se raréfie alors que la demande reste forte », confie un commerçant rencontré au marché Dolé. Ici, les clients trouvent le kilo à 178 FCFA, mais à Agadez et Diffa, enclavées et plus difficiles d’accès, il culmine à 800 FCFA/kg.
La courge et la tomate en progression, mais pas partout
Même tendance pour la courge, dont le prix gagne 1 % pour atteindre 256 FCFA/kg. « Chez nous, la demande est forte, mais l’approvisionnement ne suit pas », déplore un vendeur de Diffa, où le kilo monte à 500 FCFA, contre 142 FCFA à Bonkanèye/Niamey.
La tomate, produit de consommation courante, voit aussi son prix grimper de 1 % à 784 FCFA/kg. Mais là encore, l’écart est vertigineux : 357 FCFA à Zinder contre… 1.875 FCFA à Agadez.
Le poivron et la pomme de terre en chute libre
Le poivron frais fait figure d’exception : il enregistre une baisse spectaculaire de 18 %, avec un prix moyen de 815 FCFA/kg. « C’est la saison, les récoltes abondent », explique un producteur de Zinder, où le kilo tombe à 375 FCFA. Mais à Dosso, le même produit atteint 2.250 FCFA/kg.
La pomme de terre suit le même chemin : -3 %, à 535 FCFA/kg. À Niamey, les clients l’achètent à 375 FCFA, mais à Diffa, il faut débourser jusqu’à 1.200 FCFA pour un kilo.
Stabilité pour la banane, fermeté pour la datte et le citron
La banane reste, elle, stable à 954 FCFA/kg en moyenne, oscillant entre 500 FCFA à Maradi et 1.250 FCFA à Agadez.
La datte, produit très prisé, progresse de 2 %, à 663 FCFA/kg. Dans les zones productrices comme Agadez et Tahoua, elle se vend autour de 500 FCFA, mais à Dosso ou Maradi, les clients paient jusqu’à 800 FCFA.
Le citron suit la même trajectoire, avec +2 %, à 388 FCFA/kg en moyenne. À Maradi, le kilo descend à 254 FCFA, tandis qu’à Diffa il grimpe à 600 FCFA.
Un marché à deux vitesses
Ces variations rappellent une réalité implacable : le marché nigérien des fruits et légumes évolue au gré des récoltes locales, des routes disponibles et du coût du transport. « C’est une économie de proximité », résume un analyste du SIMA. « Là où il y a production, les prix s’effondrent. Là où il y a rareté, ils explosent. »
Entre fermeté et volatilité, les consommateurs, eux, n’ont qu’une certitude : au marché comme ailleurs, il faut désormais composer avec l’imprévisible.
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