Dans un communiqué publié par son Conseil de paix et de sécurité (CPS), l’organisation continentale condamne fermement le changement de pouvoir inconstitutionnel, qu’elle juge contraire aux principes fondateurs de l’Union. Le texte précise que la suspension restera en vigueur « jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel ».
Le CPS exhorte les forces armées malgaches à se retirer de la sphère politique et à permettre la formation rapide d’un gouvernement civil de transition, en vue d’élections libres et inclusives. L’organe de l’UA menace également de sanctions individuelles les auteurs du putsch si le processus démocratique n’est pas rétabli dans les plus brefs délais.
L’Union africaine a par ailleurs salué l’initiative de la SADC, la Communauté de développement de l’Afrique australe, qui a décidé d’envoyer une mission de médiation à Antananarivo. Cette délégation, conduite par l’ancienne présidente du Malawi, Joyce Banda, aura pour mission de faciliter un retour pacifique à l’ordre constitutionnel.
Du côté de l’Union européenne, la réaction reste mesurée. Bruxelles dit « suivre de près » la situation sans toutefois employer le terme de « coup d’État ». Le Service européen pour l’action extérieure (SEAE), dirigé par la cheffe de la diplomatie Kaja Kallas, appelle au dialogue entre les parties prenantes pour « renouer avec les valeurs démocratiques ».
L’Union européenne, qui avait rappelé son ambassadrice en 2024 après des tensions diplomatiques avec le gouvernement malgache, reste prudente pour ne pas compromettre son programme d’aide humanitaire et de développement. Elle a engagé 7 millions d’euros d’assistance pour 2025, principalement destinés aux régions du Grand Sud et du Grand Sud-Est, touchées par la pauvreté et la malnutrition.
Avec cette décision, Madagascar rejoint la liste des pays africains suspendus de l’UA à la suite de coups d’État, aux côtés notamment du Niger, du Mali, du Burkina Faso et du Gabon.
NN/MPI
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