Le chef de l’État congolais a porté ces accusations lundi devant le Parlement, affirmant que des bombardements auraient visé, dès le lendemain de la signature de l’accord, plusieurs localités de la province du Sud-Kivu. Selon Félix Tshisekedi, des tirs d’armes lourdes auraient été effectués depuis la localité rwandaise de Bugarama en direction de Kaziba, Katogota et Lubarika, causant d’importants dégâts humains et matériels.
Pour le président congolais, ces faits constituent une violation du cessez-le-feu prévu par l’accord conclu avec Kigali. « Malgré les engagements pris, les actes sur le terrain ne reflètent pas l’esprit de l’accord », a-t-il déclaré, dénonçant une atteinte grave au processus de paix en cours.
L’accord signé le 4 décembre entre Félix Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame avait été présenté comme une avancée majeure, avec pour objectif de mettre fin aux violences persistantes dans l’est de la RDC. Il prévoit notamment le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais, la cessation des hostilités, le démantèlement des groupes armés étrangers, dont les FDLR, ainsi que la mise en place d’un mécanisme conjoint de sécurité chargé du suivi.
Du côté de Kigali, les autorités rejettent ces accusations. Interrogé par la presse internationale, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a qualifié ces allégations de « sans fondement », estimant qu’il s’agit d’une tentative de détourner l’attention des responsabilités de Kinshasa.
Lors de la signature de l’accord à Washington, Paul Kagame avait déclaré que les précédentes médiations n’avaient pas permis de traiter les causes profondes du conflit, tout en affirmant que le nouvel accord contenait « les éléments nécessaires pour parvenir à une paix durable ».
Malgré les tensions, le président congolais a assuré que son pays restait attaché à la voie diplomatique et à l’application intégrale de l’accord. Il a réaffirmé l’engagement de la RDC à coopérer avec les partenaires internationaux pour un retour durable à la stabilité.
Les violences armées se poursuivent cependant dans l’est du pays. Des combats entre les forces gouvernementales et les rebelles de l’AFC-M23 ont été signalés ces derniers jours dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu. La résurgence du M23 en 2021 a ravivé.
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