Connue pour ses vidéos sur TikTok, où elle partageait des images de la vie locale à Tonka et exprimait parfois son soutien aux forces armées maliennes, Mariam Cissé comptait plus de 90 000 abonnés. Selon plusieurs sources locales, elle aurait été enlevée alors qu’elle réalisait un direct sur le marché, en présence de combattants du groupe.
Son frère a raconté à la presse que la jeune femme avait été accusée par ses ravisseurs de collaborer avec l’armée malienne. « Ils l’ont amenée sur la place publique et l’ont fusillée. J’étais dans le public », a-t-il confié, bouleversé.
L’exécution a provoqué une vague d’émotion et d’indignation à travers le pays. Des journalistes, acteurs de la société civile et créateurs de contenu ont dénoncé un acte « barbare » et « ignoble ». Alhousseini Aladji, directeur de la radio Jamana à Tombouctou, a souligné le caractère inédit du drame : « C’est l’une des rares fois qu’une femme est exécutée publiquement dans ces conditions ».
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont salué la mémoire d’une « voix libre », décrivant Mariam Cissé comme une jeune femme « courageuse et lumineuse ». La blogueuse Fatouma Harber, très affectée, a confié à RFI : « Voir une si belle joie assassinée de façon aussi brutale, ça fait vraiment mal. Ce geste a été fait pour nous terroriser ».
Ce drame survient dans un contexte de recrudescence des violences au Mali, où les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique multiplient les attaques et imposent des restrictions dans plusieurs régions, aggravant une crise sécuritaire et économique déjà profonde.
MPI/MB
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