La première session a été consacrée au thème : « Pourquoi il ne faut pas accorder un autre mandat au régime RHDP », avec des sous-thématiques portant sur la démocratie, la liberté, la justice, ainsi que le bilan économique et social du parti au pouvoir.
Éclairer le peuple et préparer l’avenir
Selon Noël Akossi Bendjo, vice-président et coordinateur général du PDCI, ces conférences-débats s’inscrivent dans la mission historique du parti : « Le PDCI assume sa vocation historique : éclairer le peuple, défendre ses droits et surtout préparer l’avenir ».
De son côté, Gnamien Yao, président du comité scientifique, a précisé que l’objectif était « d’apprendre à construire des argumentaires et à déconstruire ce qui est faux », permettant ainsi aux participants de mieux appréhender les enjeux nationaux.
Démocratie, liberté et justice : des droits menacés
Sur le volet démocratie et justice, Me Adjé Luc, avocat et ancien bâtonnier, a dénoncé une application partiale de la loi : « Dès lors que l’on dispose d’une loi fondamentale interprétable à souhait, il n’est plus possible de parler de démocratie ». Il a évoqué l’existence d’un double système de traitement, où les militants de l’opposition subiraient la loi alors que les proches du pouvoir jouiraient d’une immunité de fait.
Me Adjé a également pointé les insuffisances de l’État en matière de sécurité humaine et de protection des libertés individuelles, et a dénoncé les actes de torture morale et physique comme autant d’entraves à cette sécurité. La justice, selon lui, « fait peur, elle n’est pas indépendante et n’inspire plus confiance à la population », les juges étant soumis à de fortes pressions morales. Il a ainsi conclu que le RHDP « ne mérite pas un nouveau mandat ».
La liberté confisquée selon Me Blessy Jean-Chrysostome
Pour Me Blessy Jean-Chrysostome, avocat et secrétaire exécutif en charge des élections et de la veille juridique, le régime en place « confisque les libertés garanties par le système démocratique », avec notamment l’arrestation de nombreux militants du PDCI. Il a souligné que « la liberté de manifester, lorsqu’elle est respectée, renforce la démocratie », et que son entrave constitue une raison majeure pour ne pas renouveler le mandat du RHDP.
L’avocat a aussi dénoncé « l’instrumentalisation de la justice » à des fins politiques, visant à « écarter les opposants et freiner les initiatives de manifestation de liberté d’autorité publique ».
Bilan économique et social préoccupant
Sur le plan économique et social, Pr Thérèse N’Da Yoman a alerté sur le manque d’investissements dans des secteurs clés comme la santé et l’éducation. Selon elle, le système de santé traverse une « crise systémique », caractérisée par de mauvais indicateurs de base, un financement insuffisant, une répartition inégale des ressources humaines et des infrastructures, des conditions de travail difficiles pour le personnel, et un processus de mise en œuvre de la Couverture maladie universelle (CMU) enlisé.
Perspectives
Cette première conférence du PDCI marque le début d’une série de débats visant à informer les Ivoiriens sur les enjeux de gouvernance et à préparer le dialogue politique en vue des échéances à venir. Les prochains rendez-vous continueront d’examiner le bilan du pouvoir et de proposer des analyses critiques pour renforcer la démocratie et la justice sociale en Côte d’Ivoire.
MC/MPI
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