C’est ce qu’a révélé le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Karamogo Jean Marie Traoré, lors de son passage devant les députés de l’Assemblée Législative de Transition (ALT). Selon lui, « la diaspora burkinabè est un atout indéniable pour l’essor économique du pays ».
Selon, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), les Burkinabè de l’extérieur transfèrent chaque année plus de 200 milliards de francs CFA par des circuits officiels. La Banque mondiale évalue même ces flux à 614 millions de dollars en 2021, 562,9 millions en 2022, et 621,1 millions en 2023. Des montants qui, selon le ministre, dépassent l’aide publique au développement reçue par le Burkina Faso sur les mêmes périodes.
Ces transferts, bien qu’individuels, participent activement à la résilience économique du pays, notamment dans les zones rurales où ils soutiennent la consommation, la scolarisation et les micro-entreprises familiales.
Mais au-delà de l’aide familiale, la diaspora burkinabè s’illustre aussi dans des initiatives collectives. Karamogo Jean Marie Traoré a salué la mobilisation croissante de la communauté burkinabè à l’étranger autour de l’actionnariat communautaire, un dispositif favorisant la création d’entreprises par l’investissement participatif.
La diaspora contribue également au Fonds de Soutien Patriotique, mis en place pour financer la lutte contre le terrorisme, confirmant ainsi son engagement dans la défense et la stabilité du pays.
La Stratégie nationale de gestion de la diaspora (SNGD), adoptée par le gouvernement, ambitionne de renforcer ces liens économiques et de créer des passerelles plus efficaces entre les Burkinabè de l’extérieur et l’économie nationale. L’objectif : transformer cette manne financière et humaine en un levier durable de développement.
« Notre défi est d’aller au-delà des transferts et de structurer un véritable partenariat avec la diaspora », a insisté le ministre. Pour y parvenir, le gouvernement envisage de simplifier les procédures d’investissement, d’améliorer la protection consulaire et de promouvoir des opportunités d’affaires dans les secteurs clés tels que l’agro-industrie, les services et les nouvelles technologies.
Dans un contexte où le Burkina Faso cherche à diversifier ses sources de financement et à renforcer sa souveraineté économique, la diaspora apparaît comme un allié stratégique. Son poids démographique, ses compétences et sa capacité de mobilisation financière pourraient devenir, à terme, un pilier essentiel du développement national.
« L’avenir du Burkina Faso s’écrit aussi avec sa diaspora », conclut Karamogo Jean Marie Traoré, mettant en lumière une évidence souvent sous-estimée : celle d’un peuple uni par-delà les frontières, engagé dans la construction d’un pays résilient et prospère.
MC/MPI
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